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Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/164

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— Ça me va.

— Alors nous partons jeudi.

Jacques Bernier, étendu par terre, rêvassait devant sa cabane, tout en fumant sa pipe. Il n’avait pas l’idée au travail. La chaleur était accablante. Dans l’air, aucun souffle de vent. Les moustiques, mouches noires, maringouins, voltigeaient, bourdonnaient, s’attaquaient aux bêtes comme aux hommes. La fumée, difficilement, réussissait à les éloigner.

Le prospecteur ne songeait pas à pénétrer sous bois par cette température étouffante que la moiteur de l’atmosphère rendait plus intolérable encore. Les moustiques auraient trop beau jeu de se jeter sur lui, de le meurtrir de leurs morsures.

La langue pendante, Fido, le chien-loup, soufflait bruyamment, allongé à ses pieds.

Tout à coup, il pointa les oreilles, se redressa sur ses quatre pattes d’un mouvement brusque de son corps nerveux, et se mit à hurler dans la direction du lac.

— Fido ! Ici !

Le chien retourna la tête. Il n’en continua pas moins ses hurlements. La gueule entr’ouverte