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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/131

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et opuscules

cœur, n’attrapant pour récompense que le goût de cet affreux instrument, le piano, cet ennemi des familles.

Mais surtout, mes amis, mes chers amis ! n’allez pas ! oh ! n’allez jamais lire en compagnie d’une jolie mondaine un livre aimé, à l’ombre d’un chêne verdoyant, alors que vous ne voyez devant vous que les champs immobiles sous la chaleur accablante du midi, et, près de vous, l’ombre de cils abaissés sur une joue en fleurs. Songez que les têtes se rapprochent sous le fallacieux prétexte de mieux lire ! Songez que les mains s’effleurent en tournant les pages du livre.

Un moment d’attendrissement peut vous être fatal et vous engager à contracter des liens que la mort seule dénoue, et encore ce n’est pas sûr.

La nouvelle du mariage se répand. Vos amis commencent à vous critiquer, on fouille votre passé, on fait des prévisions sinistres sur votre bonheur futur ; celle qui va être votre compagne n’est pas plus épargnée.

Vous avez des entrevues avec des notaires, gens pointus et méticuleux, qui vous disent