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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/24

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lettres

ride et prend un aspect agréable sous son blanc vêtement de frimas : un sang plus jeune semble couler dans ses veines, il survit au milieu de ses ruines.

Quelle animation règne alors dans ses rues, ses promenades devenues blanches de noires qu’elles étaient ! Les vitrines y brillent plus gaiement ; passants et promeneurs fourmillent, se pressant et se coudoyant sur les trottoirs étroits ; on ne voit qu’une foule compacte et remuante d’équipages aux riches fourrures, rapidement emportés par des chevaux fumants qui secouent avec grâce leur jolie tête empanachée de houppes rouges ; on n’entend que le brouhaha causé par le son argentin des grelots, le bruit mat des sabots frappant sur la neige durcie, les clics-clacs retentissants des fouets et les cris enroués des petits porteurs de journaux.

Alors, à la vue de ces équipages, on se surprend à faire un de ces rêves ambitieux qu’un certain valet de comédie a exprimé si plaisamment :

J’aurais un bon carrosse à ressorts bien pliants
De ma rotondité j’emplirais le dedans……