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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/46

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lettres

d’automne qui ont bien leur charme et leur agrément. On est deux ou trois amis dans une chambre chaude, près d’une table pleine de journaux et de livres épars, éclairés par la lueur adoucie d’une lampe à abat-jour, et on cause. Les amis sont intimes, il règne un agréable sans-gêne, l’esprit est à l’aise et se détend. On échange les observations faites dans la journée et qu’on a besoin de communiquer ; on effleure les événements du jour d’un vol léger, on parle du livre qu’on vient de lire ensemble, et on observe que les impressions que chacun a reçues de cette lecture sont diverses. Bientôt, l’esprit aiguillonné, fouetté, s’éveille et pétille, les artères battent, la verve monte, éclate, étincelle ; le geste devient éloquent, l’expression piquante ; on étudie avec intérêt sur les figures les impressions qu’on produit ; du choc des contradictions, naissent et s’éveillent de nouvelles idées, s’ouvrent à l’intelligence de nouvelles perspectives, des sentiers pittoresques où l’imagination se jette et galope ; on est dans la pleine et délicate jouissance de la conversation.

Il y a encore la veillée de famille. On joue