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avant moi et le savant Docteur Bell et Mr Borron et tant d’autres intrépides voyageurs, qui n’avaient pas intérêt à enfouir dans l’ignorance et l’oubli les trésors que la main libérale du Bon Dieu a semés à profusion jusque dans les coins les plus reculés de notre cher Canada.

Il court malheureusement de vieux préjugés répandus par les traiteurs anciens et modernes sur le sol et surtout sur le climat de ce qu’on appelle ordinairement Le territoire de la Baie-d’Hudson !

Ces idées ont tellement pris racine chez notre peuple même parmi nos géographes, que le premier qui ait osé les contredire a été qualifié d’optimiste et d’exagéré. C’est toujours l’histoire des « quelques arpents de neige. »

Mais plus heureux qu’au temps de Louis XV et de la Pompadour, nous avons à la tête de notre Gouvernement des hommes qui ont à cœur l’agrandissement de notre nation et qui savent par expérience que c’est des frimas du Nord que sont toujours sorties les races vigoureuses appelées à regénérer les sociétés mourantes.

Canadiens-Français, descendants de Celtes, de Saxons ou de Scandinaves, le Nord est notre patrie, comme il fut celle de nos pères ; et si le Pôle a des rigueurs propres à repousser les lâches, il conservera toujours la vertu de l’aimant sur notre race au courage de fer et aux bras d’acier.

Mais après tout, ces épouvantails de gelées, de frimas et d’hivers interminables reposent-ils sur des données bien exactes ?

Jusqu’à ces dernières années comment connaissions-nous tout le Nord de l’Amérique, et même le Nord-Ouest devenu si fameux ? — Presqu’uniquement par les récits fabuleux de quelques voyageurs, ou sur les rapports intéressés d’une Compagnie séculaire dont la devise a toujours été « Pro pelle cutem. »

C’est l’intérêt qui gouverne le monde. Aussi, ne faut-il pas être trop sévère si ceux qui trou-