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et qui peuvent facilement se mettre en communication sur l’un de ces lacs, on a déjà lancé un joli steamboat qui fait le service sur un circuit de plusieurs cents milles. Qui a vu la Kipawe ou le lac des Quinze n’ignore pas que nécessairement il y aura là avant longtemps une active navigation avant même qu’aucun chemin de fer ne puisse s’y rendre.

J’insiste sur ce point que ce qui fera premièrement la richesse de ces régions, c’est la navigation. Je le sais bien, Monsieur le Ministre, de côté et d’autre, certaines gens qui ne connaissent pas ce pays, bâtissent des utopies et proposent beaucoup de projets irréalisables, à propos de chemins de fer et de routes carossables, et que sais-je ?… Mais toutes ces discussions reculent nos œuvres au lieu de les avancer… Certes, pour la cause de la colonisation et de l’amour de mon pays, je ne veux en céder à personne… Eh ! bien je déclare en toute sincérité mon opinion là-dessus. Je la donne sans préjugés, ni parti pris pour ce que je crois le plus avantageux… et avant tout je dis que si l’on veut réellement faire du bien à ce pays qu’on lui donne sa navigation… ou plutôt qu’on l’améliore tant soit peu, car cette navigation elle existe déjà.

D’ailleurs, à part toute autre considération, le Long-Sault est un rapide qui n’a pas le droit d’exister plus longtemps. Il a fait assez de mauvais coups pour qu’on demande sa mort. C’est la pétition unanime de tous les marchands de bois. Les embarras multiples que ce rapide cause à la descente des radeaux et des billots sont une raison plus que suffisante de faire améliorer la navigation de cette partie de l’Ottawa.

Et, le Gouvernement qui, depuis longtemps, retire d’immenses revenus du commerce du bois de ces contrées devrait en justice faire droit à la pétition qui lui est adressée à cet égard. D’autant plus que les travaux qu’il ferait exécuter tourneraient du même coup au bénéfice de la colonisation, du commerce et de