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Page:Parigot - Le Théâtre d’hier, 1893.djvu/202

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LE THÉATRE D’HIER.

mier, le dépit dans le second, la galanterie dans le troisième, le laisser-aller dans le quatrième, la curiosité de la sensation et finalement le libertinage dans les autres[1]. »


Plusieurs sont des mères ou des saintes avec acharnement, et jusqu’au fanatisme. Et celles qui ne sont rien de tout cela, sont des femmes, comme la princesse Georges, comme Catherine[2], qui s’obstinent dans leur premier amour, trompé ou méconnu, contrarié ou maladroit, mais irréductible et finalement exaspéré. Logique encore, logique toujours, un peu tourmentée, qui défie parfois la parfaite raison, mais non pas la rigueur du développement : logique dramatique au plus haut point. Ainsi tout se plie à la souveraineté de la formule.


IV

LE RÉALISME ET L’OBSERVATION.


Le Demi-Monde.


Outre la science raisonnée du théâtre, M. Alexandre Dumas a le don, qui est une vue particulière des hommes et des choses, la vue en scène, si je puis ainsi dire. Appelez-la vérité, réalisme, sens de la vie, cette faculté est propre à l’auteur dramatique. « C’est un caprice de la nature, qui vous a construit l’œil d’une certaine façon, pour que vous puissiez voir d’une certaine manière, qui n’est pas absolument la vraie, et qui cependant doit paraître la seule, momentanément, à ceux à qui vous voulez faire voir ce que vous avez vu[3]. » Molière

  1. Préface d’Une visite de noces.
  2. L’Étrangère.
  3. Préface du Père prodigue.