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TRAVAUX DE JOSEPHE.

branches. Près de l’endroit où ils s’arrêtèrent s’élevait le château de La Roche, autrement nommé Rochefort. Un païen tout armé se présenta devant Josephe et lui demanda ce qu’il venait faire, lui et ses compagnons, dans ces parages. « Nous sommes chrétiens, et notre intention est d’annoncer par le pays la vérité. — Qu’est-ce que votre vérité ? » Josephe alors exposa les principes de la doctrine chrétienne ; le païen, dont l’esprit était subtil, lui tint tête en cherchant à contester ce qui lui était conté de Jésus-Christ et de sa douce mère. « Mais enfin, » ajouta-t-il, « si tu ne mens pas dans ce que tu nous as dit de ton Dieu, je t’offre une belle occasion de le mettre en évidence. Je vais de ce pas chez mon frère, atteint d’une plaie jugée incurable par tous les médecins ; si tu parviens à la guérir, je promets de devenir chrétien et de décider mon frère à suivre mon exemple. — Et moi, » répondit Josephe, « si vous parlez sincèrement je promets de rendre à votre frère la meilleure santé qu’il ait jamais eue. »

Il fit signe à ses compagnons de l’attendre et suivit le cavalier païen. Arrivés à l’entrée du château, voilà qu’un lion sort de la forêt voisine, fond sur Agron (c’était le nom du païen) et l’étrangle comme il eût fait d’un poussin. Josephe continua son chemin sans paraître ému ; mais les gens du pays, qui avaient vu le lion