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TRANSITION.

d’un seul auteur. C’est aux assembleurs du treizième siècle qu’il est juste de faire remonter cette confusion[1]. Ce qu’ils ont appelé la seconde partie du Merlin doit porter le nom de roman d’Artus, et ne peut être de Robert de Boron ; il nous sera facile de le prouver.

I° Robert de Boron, après avoir raconté le couronnement d’Artus, reconnu par les rois et barons feudataires pour fils et héritier d’Uter-Pendragon ; après l’avoir fait sacrer par l’archevêque Dubricius, et couronner par les rois et barons, conclut par ces mots :

« Ensi fu Artus esleu et fait rois dou roiaume de Logres, et tint la terre et le roiaume longuement en pès. » (Msc. 747, fol. 102.)

Mais au début de l’Artus, dont la première laisse suit immédiatement la dernière du Merlin, nous voyons les rois feudataires indignés d’être convoqués par un roi d’aventure qu’ils ne reconnaissent pas pour le fils d’Uter-Pendragon et qu’ils n’ont pas couronné. En conséquence, ils lui déclarent une guerre à mort.

Est-ce le même auteur qui, d’une ligne à l’autre, se serait ainsi contredit ?

II° Robert de Boron avait promis, en finissant le Joseph d’Arimathie, de reprendre la suite des aventures d’Alain le Gros, quand il aurait

  1. Voyez plus haut, p. 90.