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GAUVAIN.

d’épée au flanc sinon de la main du roi Artus. Je veux aller à Logres avec mes frères, pour recevoir de lui mes armes et lui porter aide envers et contre tous ceux qui le voudraient abaisser. — Ce n’est pas moi, beau fils, qui vous en détournerai, car mon seul espoir est dans le bon accord du roi mon époux et du roi mon frère. »

Alors entrèrent dans la salle Agravain, Guirre et Gaheriet. La reine leur raconta son entretien avec Gauvenet : « Certes, beau frère, dit Agravain, vous devez avoir ici le premier blâme ; vous êtes notre aîné, c’était à vous de nous présenter à la cour du roi Artus, au lieu de nous conduire à la chasse. Ne nous laissons pas prendre au piége comme les petits oiseaux : les Saisnes sont à une journée d’ici ; comment les chasser de nos terres sans l’aide du roi Artus ? Gauvain ne blâma pas son frère de parler ainsi. « Il n’y a plus, » dit-il, « qu’à nous préparer ; nous partirons à quinze jours d’ici. — Ne vous embarrassez de rien, beaux enfants, » dit la mère, « je disposerai vos armes et vos chevaux ; vous n’aurez qu’à monter et mouvoir, en la garde et protection du seigneur Dieu. »

Le lendemain de cette grande résolution, Gauvenet reçut le message de son cousin Galeschin lui assignant un rendez-vous à la Neuve-