Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
GUERRE DES SAISNES.

annoncées par la même formule : Mais atant laisse li contes cette istoire, et retourne à parler de telle autre. Ces mots ont fait donner le nom de laisses à chacune de ces parties de la narration générale. Et c’est ainsi qu’un jongleur se vante de savoir « plus de quarante laisses — « et de Gauvain et de Tristan. »

Je ne suivrai pas notre romancier dans l’interminable récit de cette guerre des Saisnes. On peut la résumer en quelques mots : chacun des rois feudataires, revenu dans ses domaines, sort de sa maîtresse cité, va à la rencontre des Saisnes, se voit contraint de céder le terrain, jusqu’au moment où le roi voisin, averti à temps ou fortuitement arrivé, vient changer la face du combat et contraindre les Saisnes à tourner le dos à leur tour, non sans laisser bon nombre de morts sur le champ de bataille. Plus d’une fois aussi, le nombre des Saisnes augmentant à chaque nouvel effort, les rois bretons échappent à une déconfiture imminente par l’arrivée du jeune Gauvain, de ses frères et de ses cousins, que Merlin, sous divers déguisements, vient avertir du danger que courent ces princes. Alors, de la tour de Logres, de Kamalot ou du château d’Arondel, les jouvenceaux arrivent, mettent les Saisnes en complète déroute et ramènent en triomphe les rois dont ils ont été les libérateurs.