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LE ROI ARTUS.

de Garlot, le roi des Cent chevaliers, Clarion de Northumberland, Karadoc d’Estrangore, Bohor de Gannes et Ban de Benoyc. Keu le sénéchal et Beduer le boutillier, blessés chez le romancier, avaient été tués chez Geoffroy de Monmouth, et ensevelis, le premier, au midi de Bayeux, le second, dans un ermitage situé au milieu d’un bois voisin de Chinon, ville précédemment fondée par Keu.

Les Romains entièrement vaincus, leur Empereur frappé d’un coup mortel par Gauvain dans un second combat[1], il semblait qu’Artus et ses Bretons devaient poursuivre leurs conquêtes jusqu’à Rome, à l’exemple de leurs ancêtres Belinus et Brennus. Mais tel ne fut pas l’avis de Merlin. « Roi Artus, » dit-il, « vous n’irez pas à Rome et vous ne retournerez pas encore en Bretagne. Ces contrées ont besoin de vous. Vers le lac de Lausanne se tient un

  1. D’autres leçons (msc. 747, fo 220), modifiées par les assembleurs pour mieux reproduire le récit de G. de Monmouth, font mourir l’Empereur d’une flèche lancée par une main inconnue ; cette variante est en désaccord avec ce que le romancier a dit plus haut, p. 214. Il est vrai que là, l’empereur est Julius César, et ici c’est Lucius ; mais la faute en est encore aux assembleurs qui ne firent pas attention que Lucius, dans Geoffroy de Montmouth, n’est pas empereur, mais seulement procurator, dictateur ou consul de la République.