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la prison douloureuse.

attention. Artus y entre et fait lire à ses clercs les mots tracés sur les tombes : Ci-gît messire Yvain, Ci-gît messire Gauvain, et les autres. Quel sujet de douleur ! Il jure de venger son cher neveu, sort de ce lieu funeste et arrive à la seconde porte qu’il pensait trouver également ouverte. Mais celui qui la gardait lui déclare que le nouveau seigneur du château ne lui avait pas donné ordre d’ouvrir, et qu’il devait attendre cet ordre. Artus retourne donc à son camp, assez mécontent de délais dont il ne peut comprendre la raison.


XXIV.




C’est que notre Blanc chevalier, afin d’apaiser le ressentiment de la reine, avait repris le chemin de la Prison douloureuse. En sortant du bois, il vit descendre d’une nacelle un ermite lisant ses heures. C’était un prud’homme, autrefois bon chevalier, que le chagrin de la mort de ses enfants avait éloigné du siècle. « Mon frère, lui dit-il en le saluant, d’où venez-vous ? — De la Prison douloureuse où je suis allé porter le calice à deux chevaliers en danger de mort. L’un est Galegantin, l’autre Lohos, le fils du roi Artus et le plus malade des deux. C’est vous, je pense, qui avez conquis la Douloureuse garde, et qui venez tenter de dé-