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lancelot du lac.

vers ton père, annonce-lui qu’un chevalier viendra demain fournir sa bataille. » Les deux valets rendent grâce au généreux chevalier et remontent aussitôt, remplis d’une espérance inattendue.

Le soir même, ils avaient fait assez de diligence pour que le duc Escaus fût averti qu’un champion se présenterait le lendemain contre le sénéchal. On disposa les barrières dans une grande plaine voisine du château où le combat devait avoir lieu.

Pour mess. Gauvain, après avoir bien dormi la nuit il se leva et s’enquit, pour ne pas être reconnu, d’un écu différent de celui qu’il avait déjà porté devant Loverzep. On n’en trouva dans la maison qu’un seul, vieux, noir et à demi rompu. Mess. Gauvain s’en contenta comme s’il eût été digne de lui. Au sortir de la messe, il demanda son cheval et se rendit à l’endroit où se trouvait le duc, en avant des lices. On apporte les saints, le duc jure le premier de faire justice de celui qui serait jeté hors du champ ; le sénéchal et ses garants jurent ensuite que Manassès avait eu part à la mort du fils du duc ; mess. Gauvain à son tour dément le sénéchal.

Alors ils traversent un large fossé sur un pont tournant qu’on revida après eux. La foule rangée en haie le long du fossé occupait tout