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et observations grammaticales.
desloiauté, si en a tel duel que par un poi qu’il ne forcene. Si prent l’espée qu’il cuide tenir, si la se viaut boter parmi le cors, quant Morgue li cort andeus ses mains tenir, si le chastie et dist que maintes gens trespassent lor loiautéz qui puis vivent loiaument totes lor vies. « Dame, fait-il, je ne porroie mie longuement durer en tel manière, et mieus me vendroit tot le monde guerpir et foïr, que à morir. Et vos me devisâstes er soir que je m’en iroie se vous juroie que je n’enterroie, etc. »
P. 350. C’est ainsi que finit Galehaut.
Dans plusieurs anciens manuscrits, cette partie du roman de Lancelot est appelée Le livre de Galehaut, ou Le prince Galehaut. À ce titre faisait allusion Dante Alighieri, dans les vers si souvent cités :

Noi leggevamo un giorno per diletto
Di Lancilotto, come amor lo strinse…
Galeotto fa il libro e chi Io serisse…

On sait que Bocace avait choisi pour second titre de son Decaméron celui de Il principe Galeotto, tant ce personnage avait acquis une célébrité générale.
Galehaut semble pourtant un hors-d’oeuvre dans l’ensemble de notre roman. L’auteur, après avoir promis de lui monts et merveilles, ne lui a confié qu’un rôle secondaire. Il est vrai qu’il devient l’utile intermédiaire des premières relations de Genièvre avec Lancelot, et qu’il donne un asile à la reine répudiée. Mais son excessive amitié pour Lancelot ; ses projets insensés de conquête, abandonnés au moment où la défaite du grand roi Artus allait lui permettre de les réaliser ; ses songes que douze astrologues viennent interpréter, tout cela forme je ne sais quelle fausse note qui affaiblit l’intérêt de l’action princi-