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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/221

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qui se creuse pour faire saillir les reins ? Qu’importe qu’elle fatigue l’aiguille, le polissoir ou le pinceau ; qu’elle enlumine les étiquettes du marchand de thé suisse, qu’elle fasse éclater l’améthyste empourprée ou qu’elle taille en triangle le gousset d’un col de chemise ? Qu’importe même qu’elle veuille rester fille ? Son règne est fini. Adieu la grisette !

Règle générale. Acception faite de l’âge et du métier voulus, toute, personne du sexe féminin est grisette, qui porte un bonnet semaine et dimanche ; qui porte, un bonnet toute la semaine, sauf le hasard d’une noce ou d’un grand dimanche. Mais n’est pas grisette, qui ne porte bonnet, ni semaine ni dimanche. À cette règle générale, je ne connais pas une exception.

Autre règle générale. Méfiez-vous de l’individualité des grisettes coiffées en foulard.

Ceci posé, vous dirai-je tout ce qu’il faut de soins, de peines, de tribulations, pour plaire à une grisette, ou plutôt pour faire une grisette <nowiki>; et d’abord, entendons-nous sur ce mot, bizarre à coup sûr et de mauvais goût, mais pittoresque, animé, énergique, formulant une idée qui ne s’adapte guère qu’aux mœurs faciles, décousues, d’une certaine classe ; expression originale et poétique, tirée d’un dictionnaire qui, pour n’être pas approuvé, certifié conforme,