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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/222

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naturalisé, par les quarante, n’en est ni moins varié, ni moins usité, ni moins français. </nowiki>Faire une grisette, comme les petits voleurs disent : faire une montre ; les mauvais sujets, faire un pouf ; les fils de famille, faire cinq cents francs, faire mille francs, c’est-à-dire dérober une montre, ne pas payer un billet de cinq cents francs, de mille francs !

Faire une grisette ! c’est surprendre son cœur, se l’approprier, le voler, comme eût dit Trissotin ! Il y a ellipse, vous le voyez, ellipse trois fois ingénieuse, et dont, le mérite n’est pas à moi ; il appartient tout entier à ce dialecte appelé argot, dont je voudrais vous dévoiler la mystérieuse origine et la piquante nomenclature ; mais un sujet aussi important exige trop d’érudition et de recherches ; nous lui consacrerons dans ce livre un article séparé.

Aussi bien je reviens à la grisette ! Ce serait, dis-je, une folie que de vouloir suivre dans toutes leurs intrigues les jeunes gens riches ou pauvres, qui recherchent le bonheur de faire une grisette. Rien ne leur coûte, mensonges, argent, bouquets, coups d’œil, travestissements, lettres, langage muet à travers les vitres de la boutique, langage caressant du tête-à-tête, le soir, dans la rue, quand ont sonné huit heures. Bien souvent ils échouent.