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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/224

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riant aux éclats, se prend à courir jusqu’à la rue du Temple ; suivez-la si vous avez un cabriolet. La grisette aime les messieurs qui ont cabriolet ; et, peut-être eu faveur de votre cheval, en considération de votre groom, l’apercevrez-vous, sa chandelle à la main, penchant la tête aux lucarnes qui s’ouvrent sur les paliers de tous les étages, jusqu’au cinquième, où elle loge. Et puis c’est tout.

Il est sans exemple qu’on ait fait la conquête d’une grisette au théâtre. La raison en est si simple, que j’éprouve quelque pudeur à la dire. La grisette ne va jamais seule au spectacle.

La même raison s’oppose à ce qu’on fasse sa conquête dans la rue, alors qu’une autre grisette l’accompagne. Celle à qui vous adressez vos hommages vous trouve fort aimable sans doute ; mais l’autre, la délaissée, celle à qui vous ne dites mot à cause de son air maussade et laid celle-là vous décourage du geste et de la voix ; son glacial passez votre chemin ! vous fige le sang au cœur, tandis que, hâtant le pas, elle entraîne la pauvre petite, dans l’oreille de qui elle murmure : « Ah ! qu’il est ennuyant ce monsieur ! Que c’est embêtant un homme ! Fanny ne te retourne donc pas, je le dirai à ta mère ! »

Que si vous les caressez toutes deux de vos louanges, ce sera pis encore, vous déplairez à