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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/225

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toutes deux : vous aurez offensé deux amours-propres ; de toutes manières vous ne gagnerez rien à les suivre. Pour unique ressource, il ne vous reste plus qu’à trouver la grisette cheminant seule ; et encore devez-vous, cette fois, compter sur d’interminables objections, soit qu’elle vous dise naïvement « Je ne fais pas de connaissances dans la rue », ou plus naïvement encore : « Comment voulez-vous que je parle à un homme que je ne connais pas ? – Mais on fait connaissance, mademoiselle – Ah ! monsieur,... quelqu’un qu’on voit pour la première fois ! »

C’était un soir de printemps, à l’heure où l’on rencontre sur les boulevards de Paris des jours heureux avec ses femmes parfumées de jeunesse, ses cafés qui se promènent à dos d’homme, ses enfants étiolés qui se jouent parmi les jambes des promeneurs, sa longue file d’arbres, ses fleuristes, ses baladins, son haleine qui sent le renfermé, ses bouquets de jeunes filles et de lilas ; c’était l’heure où la campagne est si belle à voir, où la fraîcheur des vallées est si douce à sentir. J’aurais voulu respirer l’air des champs.

Sur ce blanc et monotone grand chemin qu’au appelle les boulevarts, le piéton se fatigue sans ombre, et vainement il cherche un peu d’herbe pour s’asseoir. La verdure ne fleurit qu’au chapeau des lemmes,