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Page:Paris, ou le livre des cent-et-un, Tome VI, 1832.djvu/232

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porte étroite par où s’était envolé son bonheur. Je le rappelai au monde.

— « Eugène, » lui dis-je, « ne serais-tu ni amoureux ni timide que tu perdrais encore bien des jours avant de plaire à ta grisette. Mais j’ai pitié de ton inexpérience. Écoute-moi ; quel est ton but ? Lui parler d’abord ? – Sans doute. – Lui parler sans qu’elle se fâche ? – Certainement. – L’amener tout doucement à accepter ton bras ? – Oh, que je serais heureux ! – La reconduire de son magasin chez elle ? – Cher ami ! – Eh bien ! pour cela faire, il faut un prétexte. – Tu as raison. Si je lui écrivais ? – Quelle sottise ! elle ne sait pas lire. – Tu crois ? – J’en suis sûr. – Un cadeau peut-être, une paire de boucles d’oreilles, quelque chose de.... – Elle se méfierait de tes intentions et tout serait perdu. – Que faire enfin ? – Trancher du Richelieu et du Rochester ; user d’intrigue. – Veux-tu donc que je l’enlève ? – On n’enlève plus personne, même les grisettes. De la ruse, je te dis. – Mais comment ? lui faire parler par une femme ? – Belle ressource ! – Lui envoyer des billets de spectacle, lui proposer une partie de campagne, la conduire au bal, me déguiser, la faire arrêter par la police, lui faire arriver des malheurs ? Explique-toi ! qu’est-ce ? quel biais dois-je prendre ? Je suis prêt à tout, parle donc !