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LA VIE.

sottement faites par Tabarie à un prêtre de province, qui avait lié connaissance avec lui dans une taverne et avait feint de vouloir s’associer à la bande dont ce vol était l’un des exploits. Gui Tabarie avait raconté que l’on attendait le retour de maître François Villon et son rapport sur les chances de l’expédition projetée.

La justice ne réussit pas d’abord à mettre la main sur les malfaiteurs dénoncés par le confident de Tabarie ; celui-ci, chose surprenante, ne fut lui-même arrêté qu’au bout d’un an (mai 1458) : traduit, comme clerc, devant l’official de Paris, il fut mis à la question et finit par reconnaître la vérité de tout ce qu’il avait raconté à son dénonciateur. Quant à ses complices, on les recherchait sans doute depuis l’année précédente, mais il ne semble pas qu’on en eût trouvé aucun.

Maître François ne devait rentrer à Paris que plusieurs années plus tard. Pourquoi ne revint-il pas d’Angers à cette époque ? Nous ne le savons pas. Eut-il un moment de repentance, comme sa vie en offre plus d’un, et, ayant renoncé à son coupable dessein, craignit-il de retrouver à Paris des complices qui remettraient la main sur lui ? Ou, plus simplement, eut-il peur des suites que pouvait avoir, quand il serait découvert, le vol du collège de Navarre ? Toujours est-il que dans le courant de 1457 il paraît être arrivé à Blois, où Charles d’Orléans tenait alors sa cour à la fois galante et poétique, et avoir même été attaché, à un titre quelconque, à la maison de ce prince, qui se trouvait être après lui le premier poète de son temps. Mais il semble qu’il y ait eu à ce moment