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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

fait de grands dégâts. Le mandingue voyant l’animal dans son champ, le saisit, tira son couteau et l’ésorgea. Aussitôt le serawoulli fit convoquer un palaver, et demanda à être indemnisé de la perte de son âne, qu’il portoit à un très-haut prix. Le mandingue avouoit qu’il avoit tué l’âne, mais il prétendoit être affranchi de toute indemnité, parce que le dommage commis dans son bled, égaloit au moins le prix qu’on demandoit pour l’animal. L’objet de la question étoit de prouver ce fait ; et les savans avocats parvinrent si bien à embrouiller l’affaire, qu’après trois jours de plaidoirie, les juges se séparèrent sans avoir rien décidé ; et il fallut, je crois, tenir un second palaver.

Les mandingues se montrent en général d’un caractère doux, sociable et bienveillant. Les hommes de cette nation sont, pour la plupart, d’une taille au-dessus de la médiocre, bien faits, robustes, et capables de supporter de grands travaux. Les femmes sont bonnes, vives et jolies. Les deux sexes se vêtissent de toile de coton qu’ils fabriquent eux-mêmes. Les hommes ont des caleçons qui descendent jusqu’à mi-jambe, et une tunique flottante, assez semblable à un sur-