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DE L’AFRIQUE.

autres n’imitassent son exemple, je fis à l’instant remplir d’eau leurs calebasses, et au lever du soleil nous entrâmes dans le désert qui s’étend entre le royaume de Woulli et celui de Bondou.

À peine avions-nous fait un mille, que les gens de ma suite voulurent s’arrêter pour préparer un saphi, ou charme, qui garantît notre sûreté pendant notre voyage à travers le désert. Cette conjuration consistoit à marmotter quelques paroles, et à cracher sur une pierre qui étoit jetée dans le chemin. Les nègres répétèrent trois fois la même cérémonie ; après quoi ils se remirent en route avec la plus grande confiance. Tous étoient persuadés que, semblable au bouc émissaire, la pierre conspuée emportoit avec elle tout ce qui auroit pu induire les puissances qui sont au-dessus de l’homme, à nous occasionner quelque malheur.

Après la conjuration, nous marchâmes jusqu’à midi ; et alors nous fîmes halte sous un grand arbre, appelé par les gens du pays neema taba. Cet arbre offroit un aspect fort singulier, car toutes ses branches étoient couvertes de lambeaux d’étoffe, que des per-