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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

sonnes qui avoient traversé le désert en différens tems, y avoient attachés. Probablement un tel usage a dû son origine au desir d’indiquer aux voyageurs qu’ils pouvoient trouver de l’eau en cet endroit ; et avec le tems il est devenu si sacré, que personne n’ose passer là sans suspendre quelque chose à l’arbre. Je me soumis à la coutume ; je suspendis une très-jolie pièce d’étoffe à une des branches.

Étant informé qu’il y avoit un puits, ou plutôt une marre à peu de distance de l’arbre, j’ordonnai aux nègres de décharger nos ânes, afin de leur faire manger du maïs, pendant que nous nous régalerions nous-mêmes avec une partie de nos provisions. J’envoyai un des chasseurs d’éléphant à la découverte de l’eau ; parce que, dans le cas qu’il fût possible de s’en procurer, je me proposois de rester en cet endroit jusqu’au lendemain. Le chasseur revint bientôt me dire qu’il avoit trouvé une marre, mais que l’eau y étoit trouble et boueuse. Il ajouta qu’il avoit vu tout auprès les restes d’un feu éteint depuis peu, et des débris de provisions qui prouvoient qu’elle avoit été récemment visitée par des voyageurs ou par des brigands. La