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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

sel, et que ses affaires appeloient à Fatteconda, se joignit à nous. À nuit clôse nous arrivâmes à Douggi, petit village éloigné de Kourkarany d’environ trois milles.

Là, les provisions étoient à si bon marché, que j’achetai un bœuf pour six petits morceaux d’ambre. Je savois que ma troupe croissoit ou diminuoit suivant le plus ou moins de bonne chère que je lui faisois.

Le 18 décembre, nous partîmes de bonne heure du village de Douggi. Un assez grand nombre de foulahs et d’autres nègres, se mirent en route avec nous, de sorte que notre caravane prit une mine imposante, et que nous n’avions plus aucune crainte d’être pillés dans les bois que nous traversions. Vers les onze heures du matin, un de nos ânes s’arrêta tout-à-coup au milieu du chemin, et résista long-tems à ceux qui vouloient le forcer d’avancer. Alors les nègres s’y prirent d’une assez singulière manière pour le faire obéir. Ils coupèrent une branche d’arbre fourchue, mirent la fourche dans la bouche de l’âne pour lui servir de frein, attachèrent les deux petits bouts par-dessus sa tête, et laissèrent pendre le gros bout, afin qu’il pût toucher à terre, toutes les fois