Je ne prétends pas être le premier qui ſe ſoit récrié contre l’uſage du ſon employé en trop grande quantité dans le pain ; pluſieurs Médecins ont déjà prouvé que le ſon groſſier ne ſe digéroit point, qu’il fatiguoit extraordinairement l’eſtomac, & qu’on le rendoit tel qu’on le prenoit ; ainſi je ne fais qu’inſiſter, ſur une ancienne vérité.
Dans le pain de munition, une partie du ſon y eſt dans tout ſon entier, jouiſſant de ſes propriétés, c’eſt-à-dire qu’il attire l’humidité de l’air, qu’il s’altere aiſément, & qu’il communique bientôt ce défaut à la totalité du pain. Si cette altération n’étoit qu’acide, mais elle viſe à la putridité & peut devenir le germe de maladies très-dangereuſes. Par la moutûre économique, on a plus de ſon dans la farine ; mais il eſt plus diviſé, & cet état de diviſion eſt capable de lui faire perdre ce qu’il a de nuiſible, en le faiſant entrer en combinaiſon avec les parties qui compoſent eſſentiellement le pain.