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des Pommes de terre.

racines, ont propoſé de l’en extraire, & de le remplacer par de l’eau ; mais il n’exiſte peut-être point de propoſition plus abſurde. On ſépare dans nos îles le suc du manioque ; parce qu’il eſt réellement un poiſon. J’ai imité également le travail des Américains pour beaucoup de racines farineuſes de nos plantes indigènes, qui seroient très-dangereuſes ſans cette extraction préalable. Le ſuc de la pomme de terre eſt bien éloigné de contenir rien de ſemblable ; il lui eſt eſſentiel comme à tous les autres principes, lorſqu’il s’agit de la manger en ſubſtance. Pour l’en séparer, ne faudroit-il pas rompre l’aggrégation, déchirer les réſeaux fibreux qui le renferment, & ne plus faire usage que du résidu exprimé ? Or ce travail préalable, loin de concourir à la ſalubrité des pommes de terre, n’en formeroit qu’un aliment fade, incommode. & fort cher.