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des Pommes de terre.

Or, comme ce fluide en vapeur n’enlève rien de ſa crudité, que dans cet état ce n’eſt que de l’eau diſtillée, l’eau de puits pourroit convenir à leur uſage. Ainsi les cantons qui ſe plaignent avec raiſon de cet obſtacle à la bonté de leurs légumes, recueilleroient, au moyen de la marmite, tous les avantages dont jouiſſent les habitans des endroits favoriſés d’une bonne eau de rivière ou de fontaine.

D’après ce principe, confirmé par des expériences ſans nombre, on doit bien préſumer qu’il n’y a pas juſques à l’eau de mer qu’on ne feroit également ſervir à la cuiſſon des légumes frais, des racines, des fruits & du poiſſon, puiſque la vapeur qui s’en élève, n’eſt ni ſalée, ni âcre, & qu’elle eſt ſemblable à l’eau diſtillée. On pourroit peut-être par ce moyen offrir une reſſource de plus aux matelots, & diminuer l’effet des ſalaiſons, ſans qu’il ſoit néceſſaire d’augmenter la conſommation de l’eau douce.