Ainſi pour que la faculté nutritive des pommes de terre balançât celle du froment dans une livre de pain mélangé, il auroit fallu joindre à ſix onces de farine, dix-huit onces de ces racines : or, cette proportion des trois quarts rendroit difficile & même impoſſible la manutention, parce que l’eau conſtituante la pomme de terre étant trop abondante, relativement à la quantité de matière farineuſe à absorber, la pâte, alors trop molle, n’offriroit plus aſſez de réſiſtance à la fermentation, & ne produiroit plus qu’un pain gras & humide.
Mais en ſuppoſant que la pomme de terre ſous forme de pain ſoit tout à-la-fois un ſupplément & une économie, les différens procédés, par l’embarras & les dépenſes de leurs manipulations, feroient bientôt évanouir ce double avantage. Les uns, en prescrivant de râper les pommes de terre crues, & de les employer ainsi ſans rien perdre de leur ſuc & de leur parenchyme, n’obtiennent qu’un pain compact & de mauvais goût, les au-