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Usage

une de nos plus belles provinces, où l’on ne trouvoit pas il y a quelques années de pommes de terre pour en couvrir un quart d’arpent, commence à adopter l’uſage de cette plante, au point que M. l’abbé Dicquemare m’a écrit l’année dernière, qu’un jour ſe promenant dans les environs du Havre, il avoit entendu une mère rappeler ſon enfant, en lui criant : Viens à la maiſon, tu auras des pommes de terre. Enfin M. Chancey, dont le nom ſe retrouve toujours ſous ma plume, lorſqu’il s’agit des propagateurs éclairés de la culture des pommes de terre, & de tout ce qui eſt relatif au bien public, ayant déterminé quelques personnes charitables à en couvrir un champ au profit des pauvres, l’une a prêté le terrain, l’autre a fourni l’engrais, la troiſième la ſemence, une quatrième enfin a payé les frais de culture : le réſultat a été ſuffisant pour ſoulager pendant l’hiver cinquante familles indigentes. Puiſſe cet exemple de bienfaiſance rurale avoir partout des imitateurs !