il s’en débite pour cinquante mille livres. On les vend auſſi aux marchands de l’intérieur du royaume.
Tous les animaux aiment la patate, mais ce n’eſt pas ſous forme de tubercules qu’on la leur donne : dans toutes les parties de l’ouest de Saint-Domingue, ils ſont nourris avec la tige & la feuille de cette plante. La conſommation qui ſe fait à cet égard a produit auprès des villes & bourgs des établiſſemens dont l’objet unique est la patate comme fourrage, ou bois-patates, car c’eſt ainſi qu’on appelle la tige garnie de ſes feuilles.
Dans ce pays, où la nature eſt perpétuellement en végétation, on fait par an juſqu’à quatre coupes de ce fourrage, en ſupposant que l’on réuniſſe à une excellente terre les ſecours de l’arroſement, ceux de la ſaiſon, & qu’on ait multiplié les ſarclages. M. Moreau de Saint-Merry