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Le Regret de l’Enfance


Rouges lèvres d’enfants, lèvres simples et pures,
Qui buvez la jeunesse ainsi qu’une liqueur,
Rouges lèvres d’enfants, lèvres simples et pures.
Rouges lèvres d’enfants, pareilles à des mûres
Dont le sang saignerait doucement dans mon cœur ;

Prunelles d’or brûlé, d’ambre ou de violette,
Qui regardez le jour d’un regard étonné,
Prunelles d’or brûlé, d’ambre ou de violette,
Prunelles de vieil or et d’ambre où se reflète
La joie inconsciente et frêle d’être né ;

Cheveux blonds et cendrés que le soleil effleure
Longtemps après sa mort dans le ciel mordoré,
Cheveux blonds et cendrés que le soleil effleure,
Cheveux blonds et cendrés que les regrets de l’heure
Caressent vaguement d’un amour ignoré ;

Mains royales où dort le désir des étreintes,
Vous qui n’allumez pas la lampe de Psyché,
Mains royales où dort le désir des étreintes,
Mains jointes qui priez vers l’extase des saintes,
Qui ne connaissez pas les fièvres du péché ;