Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/203

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Les Mains


Sur les fenêtres de mon cœur
Deux pâles mains se sont collées :
Mains de douleur et de malheur,
Mains de la Mort, mains effilées…


C’était sinistre de les voir
Si nocturnement illunées,
Levant vers moi leur désespoir,
Telles que des mains de damnées.


Et Celle de ces mains de deuil
Qui donc pouvait-elle bien être,
Pour que la mort fût sur mon seuil
Depuis ce soir de la fenêtre ?


Non, ces mains ne pouvaient bénir,
Maudites, certes, étaient-elles,
Puisque j’ai désiré mourir
D’avoir vu leurs pâleurs mortelles,