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— IX —

CLAUDE BERNARD.

IDÉE DE L’IMPORTANCE DE SES TRAVAUX, DE SON ENSEIGNEMENT ET DE SA MÉTHODE.
I.


Des circonstances particulières m’ont offert l’occasion toute récente de relire les principaux Mémoires qui ont fondé la réputation de notre grand physiologiste, Claude Bernard.

J’en ai ressenti une satisfaction si vive et si vraie, mon admiration pour son talent s’en est trouvée confirmée et accrue de telle sorte, que je ne puis résister au désir, quelque téméraire qu’il soit, de communiquer ces impressions. Ô la bienfaisante lecture que celle des travaux des inventeurs de génie ! En voyant se dérouler sous mes yeux tant de progrès durables, accomplis avec une telle sûreté de méthode qu’on ne saurait présentement en imaginer de plus parfaite, je sentais à chaque instant le feu sacré de la Science s’attiser dans mon cœur.

II.


Natura non facit saltus, a-t-on dit. Il en est ainsi des progrès de la Science. Le souffle fécond qu’avaient répandu dans les études médicales Bichat et Magendie, l’impulsion physiologique donnée à la Chimie organique par les travaux