Page:Pasteur - Examen critique d’un écrit posthume de Claude Bernard sur la fermentation, 1879.djvu/20

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nard portent le même cachet de supériorité. Il me suffira d’en caractériser une seule pour mettre le lecteur en état d’apprécier toute la vigueur de son talent. Je choisirai celle dont Bernard aimerait peut-être à nous entretenir lui-même s’il avait à distinguer dans ses œuvres la plus propre à instruire par l’esprit de méthode et d’invention qui a préside à toutes les phases de son brillant développement.

Lorsque Bernard se présenta, en 1854, pour occuper l’une des places vacantes de l’Académie des Sciences, sa découverte de la fonction glycogénique du foie n’était ni la première ni la dernière en date parmi celles qui déjà l’avaient placé si haut dans l’estime des savants. Ce fut néanmoins par elle qu’il commença l’exposé des titres scientifiques qui le recommandaient aux suffrages de l’illustre Compagnie. Cette préférence du maître décide de la mienne.

IV.

De tous les travaux de Claude Bernard, l’un des plus remarquables et des plus dignes d’être médités, consiste, en effet, dans l’admirable série de recherches auxquelles il a soumis l’appareil du foie, de tous les organes glandulaires le plus volumineux, l’un des plus constants dans la série animale et le moins connu dans ses véritables fonctions. Par son volume, par la complexité de sa structure, par la singularité de ses relations avec l’appareil circulatoire, il était difficile de comprendre que le foie n’eût d’autre rôle que celui de sécréter la bile. Tel était pourtant le seul qu’on lui attribuât jusqu’aux belles expé-