Page:Paul Féval L'Homme de fer.djvu/83

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— Aussi sûr que de mon respect pour Votre Majesté.

Le roi se leva et fit un tour de table à pas précipités. Puis il arracha le parchemin au barbier, trempa sa plume dans l’encre et la tint un instant suspendue au-dessus du mot ducs. Mais il n’effaça pas.

— L’article est bon, dit-il en se parlant à lui-même : le duc de Bretagne n’étant point, que je sache, chef de l’ordre de la Toison d’Or, n’aura pas le droit d’en porter le collier. As-tu d’autres objections ?

— Aucune, sire.

— Je lis donc l’article II, qui est écrit de vieille date : « Item, pour ce que nous désirons que, en ce présent ordre, ait des plus grands, mieux renommés, plus vertueux et notables chevaliers dont nous ayons connaissance, tant de ceux de notre sang et lignage que autres de notre royaume et de dehors, nous, bien informé des bons sens, vaillances, prud’homies et autres grandes et louables vertus étant ès personnes des chevaliers ci-dessous écrits et, par ce, confiant pleinement de leur grande et entière loyauté, et espérant la continuation et persévérance d’iceux de bien en mieux en toutes hautes, dignes et vertueuses œuvres, iceux avons nommés et nommons en nos frères et compagnons dudit ordre duquel nous et nos successeurs, rois de France, serons souverains comme dessus est dit, c’est assavoir :

« 1° Notre très-cher et très-aimé frère Charles, duc de Guyenne. »

Maître Le Dain sourit et dit :

— À tout seigneur tout honneur !

Le roi sourit aussi, mais, sans relever l’interruption, il poursuivit :

« 2° Notre très-cher et aimé frère et cousin, Jean, duc de Bourbon et d’Auvergne ;

« 3° Notre très-cher et aimé frère et cousin Louis de Luxembourg, comte de Saint-Paul, connétable de France ;

« 4° André de Laval, seigneur de Lobéac, maréchal de France :