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Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/411

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131 lo
Apposition

l 11) Le mot כֹּל totalité en apposition à la chose : 2 S 2, 9 יִשְׂרָאֵל כֻּלֹּה Israël sa totalité = tout Israël ; Éz 29, 2 מִצְרַ֫יִם כֻּלָּהּ ; souvent dans Ézéchiel, p. ex. 11, 15 ; 14, 5 ; 20, 40 etc.

m Apposition lâche. L’apposition est employée parfois d’une façon lâche qui relève plutôt de la stylistique. Ainsi avec un nom de nombre : 2 R 14, 7 הוּא הִכָּה אֶת־אֱדוֹם בְּגֵי־מֶ֫לַח עֲשֶׂ֫רֶת אֲלָפִים c’est lui qui battit Édom dans la vallée du Sel : 10 000 (hommes) ; v. 13 Il fit une brèche dans les murs de Jérusalem… : 400 coudées ; 2 S 10, 6 Ils soudoyèrent Aram Beth Reḥob et Aram Ṣoba : 10 000 hommes de pied, le roi de Maʿka : 1000 hommes… etc. — Il y a encore apposition lâche dans la phrase Dt 3, 5 עָרִים בְּצֻרוֹת חוֹמָה גְבֹהָה דְּלָתַ֫יִם וּבְרִיחַ villes fortes : haute muraille, portes et verrous (cp. 1 R 4, 13 ; 2 Ch 8, 5).

n Appendice : Apposition ou génitif après un nom propre. Un nom propre, en principe, ne peut être suivi d’un génitif. Cependant un nom propre de lieu qui garde sa valeur première d’appellatif se met à l’état cst. ; ainsi גִּבְעָה colline : גִּבְעַת שָׁאוּל 1 S 11, 4 etc., גִּבְעַת הָאֱלֹהִים 1 S 10, 5 ; מִצְפֶּה observatoire : מִצְפֵּה מוֹאָב 1 S 22, 3 ; רַבָּה capitale : רַבַּת בְּנֵי עַמּוֹן 2 S 12, 26. Même si la valeur d’appellatif n’apparaît plus, on a le génitif quand il y a plusieurs localités du même nom : ainsi avec אֲרָם ʾAram : אֲרַם נַֽהֲרַ֫יִם Gn 24, 10 ; אֲרַם צוֹבָא 2 S 10, 6 ; אוּר כַּשְׂדִּים Ur des Chaldéens Gn 11, 28. Dans certains cas la vocalisation semble indiquer l’état absolu : אָבֵל מִצְרַ֫יִם Gn 50, 11 ; אָבֵל מַ֫יִם 2 Ch 16, 4 ; אָבֵל בֵּית־מַֽעֲכָה 1 R 15, 20 ; — יָבֵ(י)שׁ גִּלְעָד[1]. L’état cst. (et le pataḥ § 96 D d) est étrange dans Am 6, 2 חֲמַת רַבָּה † Ḥamāt - Capitale[2]. Le cas d’Is 60, 14 est remarquable : צִיּוֹן קְדוֹשׁ יִשְׂרָאֵל Sion du Saint d’Israël.

o Dans le nom divin יְהֹוָה צְבָאוֹת, le premier nom étant un nom propre ne peut pas être construit sur le second. Il y a donc apposition[3] : Jéhovah (les) armées, ou si, comme il est probable, צבאוֹת a été senti comme un nom propre[4], Jéhovah Ṣeḇåʾọ̄ṯ. Ainsi s’explique

  1. La graphie ordinaire avec י a peut-être pour but d’assurer la prononciation du .
  2. Cf. Mélanges Beyrouth, 52, p. 420.
  3. Cf. Ehrlich, Randglossen in 1 S 1, 11.
  4. Cf. LXX Σαβαώθ, p. ex. Is 5, 9 (comp. Ép. Jac. 5, 4 εἰς τὰ ὦτα κυρίου σαβαώθ).