Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/32

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témoigner de la pureté de leurs intentions. Après quoi on s’entretint d’affaires ; c’étaient presque exclusivement des plaintes à porter au gouvernement. Lorsque plusieurs des chefs inférieurs eurent donné leur avis, Oscosh se leva et parla pendant une heure à peu près. Je n’ai jamais entendu de plus éloquent discours. Quoique petit, Oscosh était plein de dignité ; son attitude gracieuse se montrait libre de tout geste inutile. Il se plaignit de nombreux actes d’injustice qu’il supposait inconnus à leur grand père, le président, et qu’il désirait lui voir communiqués par son agent, chargé de lui remettre un tuyau de pipe richement orné en signe de paix.

Un de ses griefs, c’est que l’argent passait par trop de mains avant de parvenir à sa destination, et qu’il s’en perdait de la sorte une grande partie. Il termina sa longue harangue en maudissant les étroites limites dans lesquelles on l’enfermait, et qui ne lui laissaient pas assez de terres de chasse, sous peine d’empiéter sur le territoire de ses voisins. Il ajouta que, semblable au daim poussé par les chiens, il lui faudrait aller se jeter dans l’eau.

Quand Oscosh aspira à la dignité de grand chef, il trouva un rival qui lui disputa cet honneur ; ce que voyant, il déclara que, comme il ne pouvait y avoir qu’un seul chef, il était tout prêt à régler ce point le couteau à la main et jusqu’à la mort de l’un d’eux. Cette proposition fut déclinée, et, depuis cette époque, personne ne lui a contesté ses droits.

Sa tribu aime beaucoup les ornements et se couvre de grains de verre, de fragments d’argent et de plumes ; mais les hommes seuls se réservent ces parures.

Ils sont très-passionnés pour le jeu : je les ai