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C’est donc la forme des langues romanes du midi que nous avons ici, et non celle du français.

On pourrait ajouter que la forme accusative ME a supplanté le datif MIHI, ce qui n’a rien d’extraordinaire :

radi me meo colli 18

Il convient pourtant de noter que le huitième et dernier chapitre commence par : Indica mih quomodo nomen habet homo iste. Mais on ne doit pas perdre de vue que ce huitième chapitre est à peu près du latin pur.

Verbe

23. On remarque les deux impératifs tundi et radi qui supposent des infinitifs refaits tundir et radir, ainsi que la forme va 155 dont il a déjà été parlé au § 2 (fin).

Conclusion[1]

Je ne saurais admettre avec Frédéric Diez que les Gloses de Cassel soient un texte de la langue d’oïl. J’admets que la langue dans laquelle elles sont rédigées présente bon nombre de caractères qui sont ceux du français du Nord, tels que la chute des voyelles finales, le maintien de W germanique, le changement de cs en s, la réduction de ts à z. Mais il y a plusieurs raisons qui s’opposent absolument à l’attribution des Gloses au domaine français.

Je ne veux pas faire figurer parmi ces raisons celle qui consisterait à dire qu’on ne retrouve pas en français bon nombre de mots : scapulas, humerus, pecora, scruva, sedella, saccuras, manneiras, siciles, liones, fomeras, vellus, gyppus, lippus, etc. Cette raison n’est pas décisive et on pourra probablement toujours en faire valoir une semblable contre toute attribution des Gloses à un domaine quelconque.

  1. À partir de cet endroit, mon honorable et éminent collègue M. Streitberg a bien voulu m’aider à revoir les épreuves. Je lui adresse mes vifs remerciements.