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V. La Lavandière des Noes Gourdais[1].

Il y avait autrefois une lavandière de nuit qui lavait dans le doué des Noes Gourdais, à côté de Dinan. Plusieurs personnes affirmaient l’avoir vue, et parmi elles une femme de journée, morte il y a quelques années, et qui racontait à peu près en ces termes son entrevue avec cette laveuse de l’autre monde :

« Un matin, je m’étais levée avant le jour pour aller laver mon linge, et j’arrivai avec mon paquet au haut de la prairie dos Noes Gourdais. Sur une des pierres du doué, une femme lavait.

« — Bon, que je me dis, en voilà encore une qui est plus matinale que moi.

« Et je continuai à descendre la pente de la prairie pour aller prendre ma place ; mais au moment où je n’étais plus guère éloignée, la lavan-

  1. Noes, prononcez nau ; les noes sont des prairies basses et marécageuses.