d’assister une créiature qu’était en ma d’éfant[1], Milie répondit qu’o voulait ben : o print ses solées[2], mint su son dos eune petite devantière, rapport à la fret[3] ; o cutit[4] son feu et sieuvit la veille qui cheminait devant ielle et marchait par les sentes comme s’il avait été joû.
I’y avait mêzé[5] un p’tit d’temps qu’iz étaint partis, quand Milie ouït le bru de la mé, qui menait tenant de ramaïge cont’ les roches des falâses.
— Eioù qu’ous me menez ? qu’o dit[6]. Voul’ous me faire aller diqu’à[7] la Goule-ès-Fées, ousque n’en dit qu’on vaït des fions d’aut’ faïs[8] ?
— Vère[9], Milie, que li repondit la veille ; j’allons directement là. Prends ma main ; tu n’as que faire d’avaï poû[10] ; je n’veux point te défalâser[11]. Sieus-ma, et tu renras service à ieune de tes semblabes.
Milie arait ben voulu êt’e cor sez ielle au coin d’son fouyer, ou ben dans son let ; mais olle était forcée d’aller éioù que l’aut’e la menait, et o marchait sur les pentières des falâses comme su n’eune route messière.