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— Oui, reprit le jeune garçon, j’ai délivré mes frères qui étaient retenus prisonniers dans une auberge, et, pour me récompenser, ils m’ont jeté dans un étang. Quant à moi, je suis venu ici déguisé pour faire éclater la vérité et réconquérir votre amitié.

Alors le vieux seigneur embrassa son fils, auquel il donna tout l’héritage, et il fit tuer les deux aînés qui l’avaient trompé et avaient voulu la mort de leur frère.

Le jeune garçon épousa la Porcelaine et, à cette occasion, ils firent de belles noces.

Le Merle d’Or, qui m’a été conté en 1879, par Françoise Dumont, d’Ercé prés Liffré (Ille-et-Vilaine), âgée de vingt ans, fille d’un tisserand et exerçant elle-même cette profession, est une variante du Petit roi Jeannot (Contes populaires de la Haute-Bretagne, n° I), que j’ai recueilli aussi à Ercé. Voici les principales différences entre ces deux contes.

Dans le Petit roi Jeannot, le Merle blanc qui ramène les vieilles gens à l’âge de quinze ans (Cf. W. Webster, Basque legends : the White Blackbird : le Merle blanc ; H. Carnoy, le Merle blanc ; Monnier, l’Oiseau griffon, etc.), n’est point destiné à guérir le père des enfants, comme le Merle d’Or ; c’est une simple épreuve qui leur est imposée.

Les trois frères, au lieu de partir successivement (Cf. Cos-