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le fils du roi désobéit au renard et met le merle dans la cage d’or au lieu de le laisser dans la cage de bois.

L’âme qui vient secourir sous la forme d’un animal a son similaire dans Webster, Jean de Calais, et dans Luzel, L’homme aux deux chiens, Quimperlé, 1870, p. 38. Les deux chiens sont l’âme du père et de la mère du héros du conte.

Sans entrer ici dans des explications mythiques, je crois devoir citer un passage de M. de Gubernatis, Nuova Antologia, 1880, p. 778, qui vise le conte du Petit roi Jeannot, mais dont une partie peut s’appliquer au Merle d’Or. « C’est là évidemment un mythe solaire : l’aube matinale qui rajeunit le soleil, c’est le Merle blanc ; l’aurore qui rend la jeunesse au vieux soleil, au vieux Tithon, c’est la Belle aux Cheveux d’or ; le royaume paternel, c’est le ciel lumineux dont le soleil est seul seigneur. »

Sur l’ensemble des traditions relatives à l’Oiseau d’Or, qui se retrouvent à peu près partout, on peut consulter la dissertation placée par M. Cosquin à la suite du conte du Petit Bossu (p. 103-109), où se trouvent indiqués et résumés les principaux mythes où il figure ; les notes de M. Chodzko sur Ohnivak ou l’Oiseau du feu (p. 286 ssq., p. 307 et ssq.) ; celles de M. Loys Brueyre, p. 151-152 des Contes populaires de la Grande-Bretagne ; les citations de M. Reinhold Kœlher (Mémoires de l’Académie de Saint-Pétersbourg, t. XIX, 1873, n° 6, et Zeitschrift für Romanische Philologie, t. III, p. 311-313, où le savant bibliothécaire de Weimar, à propos du Petit roi Jeannot, cite les similaires.)