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des écorces d’orange par terre et la fourchette oubliée sur le bras du fauteuil, il s’en ira bien vite en rire avec le premier venu ; lui qui n’est qu’un ladre, et qui échappe au ridicule, il n’échappe pas au mépris, car il n’est pas déshonorant de n’avoir point de fortune, tandis que l’avarice est une honte.

Afin que le plaisir de faire danser ne soit pas le privilège d’un petit nombre de gens riches, la noblesse napolitaine a formé une société sous le titre d’académie, qui donne des fêtes dans un fort beau local attenant aux bâtiments du théâtre San-Carlo. L’honneur d’être compté parmi les fondateurs n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut des quartiers de noblesse, et on regarde même aux alliances. Le commerce et la banque sont exclus et reçoivent chez eux. Les étrangers sont invités sur une simple demande. Chaque lundi soir , il y a grand bal , et la famille royale y vient. Comme ces fêtes sont très-brillantes et très-recherchées, les Napolitains satisfont ainsi en commun leur goût pour la