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trouver un visage disposé à soutenir le combat. Il n’en sera pas de même au carnaval prochain, car la cour et les princes ont promis, dit-on, de descendre sur le terrain et de donner le bon exemple de la fidélité aux vieilles coutumes.

Le grand bal masqué annuel de San-Carlo fut plus heureux que les réjouissances en plein air. La salle éclairée à giorno offrait un coup d’œil splendide. Les loges étaient occupées par les dames parées et à visage découvert. Dans le parterre se tenaient les hommes. On se regarda ainsi jusqu’à minuit, où des soupers furent servis dans chaque loge, ce qui réveilla tout à coup la gaieté de l’assemblée. Après le souper, les dames prirent des dominos et descendirent au parterre. C’est alors que le bal masqué commença réellement sur le même pied que ceux de Paris, avec cette différence qu’il ne manquait pas à San-Carlo une seule personne de la bonne compagnie, tandis que chez nous on rencontre à peine une demi-douzaine de femmes éperdues qui