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ment. Le facchino recule de trois autres pas et s’installe contre la porte, le bonnet à la main, attendant un nouveau regard de votre seigneurie.

— Comment ! vous voilà encore !

— Eh ! signor, la misère, le ménage, une femme et des enfants… La vie est chère, signor. Avant de me marier, j’étais employé à l’église de Gesù Nuovo, lorsque…

— Est-ce que vous croyez que j’ai le temps d’écouter vos histoires ? Allez à tous les diables !

Vous le poussez dehors et vous fermez votre porte. C’est là qu’il en fallait venir tout de suite, et que vous en seriez infailliblement venu plus tard, quand même vous auriez vidé votre bourse pièce à pièce dans les mains du facchino ; ou bien, si vous avez la patience d’écouter son histoire, vous causerez avec lui jusqu’à l’Angélus ; il vous accompagnera dans la ville, toujours racontant, et Dieu sait alors si vous pourrez jamais vous défaire de lui. Le comique de caractère est pour moi une chose si divertissante, que je n’ai pas eu le