Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/140

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de la journée, vous entrent par tous les pores. Cependant, sous ce climat printanicr, au milieu de cette atmosphère d’or et d’azur, il y a de mauvais jours où la nature a besoin de gronder, d’épancher sa bile, et de se plonger dans une mélancolie profonde, afin de retourner ensuite avec plus de force à l’état de santé. Ces mauvais jours ne sont pas comme chez nous les moments de pluie ou de froid. Quand le Vésuve a mis sa perruque noire, et que les cornes de Capri ont déposé leur voile bleu pour s’envelopper d’un manteau gris, les averses terribles qui changent les rues en torrents et les gouttières en cascatelles n’empêchent pas le mouvement et les cris d’aller leur train. L’orage passe ; entre deux nuages un sourire du ciel arrive bientôt sécher la dalle en quelques minutes, et réchauffer les épaules du lazzarone. Quand le vent du nord-est apporte un peu d’aigreur dans l’air, on ne perd pas son temps à faire du feu. On s’enveloppe d’un manteau ou bien on prend un peu d’exercice ; on attend le soleil pour le lendemain, et cette