geait dans la cuisine de la locanda. Lorsque je revins d’une promenade à pied pour reprendre mon âne, je m’aperçus que la pauvre bête n’avait eu d’autre nourriture qu’un peu d’herbe sèche couverte de la poussière du chemin. Je reprochai à Meneghe sa négligence et sa cruauté.
— Anzi, me répondit-il, a ben’fatto la cola2ione ; bah ! il a fait une bonne collation.
Je remontai sur l’âne avec la conscience agitée et de nouveaux doutes sur les bons sentiments du ciucciaïo.
— Écoute-moi, lui dis-je tout en cheminant ; pourquoi ne te maries-tu pas ?
— Gnor, répondit-il dans son dialecte original, non trovarrò n’Antonia.
— Tu ne trouveras pas une Antonia, c’est vrai ; mais que n’épouses-tu Angelica ?
Il leva les yeux au ciel, et fit claquer sa langue contre son palais, ce qui voulait dire non.
— Et pourquoi, repris-je, ne veux-tu pas te marier ?