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sons, de Portici à Chiaia, n’offraient plus qu’une ligne confuse, tandis qu’on voyait plus distinctement sur la rive opposée les villas, les clochers et les bois d’orangers de Sorrente. Le Mongibello marchait droit et vite vers le détroit formé par les rochers de l’île de Capri. Nous étions une trentaine de passagers, la plupart assis et immobiles, occupés à dire un adieu tacite à cette baie de Naples si belle et si fatiguée de louanges. Près de moi se trouvait un Anglais herculéen qui poussait de gros soupirs.

— N’est-il pas vrai, monsieur, lui dis-je, qu’on ne peut s’éloigner de ce pays sans éprouver des regrets ?

Le colosse me répondit qu’il craignait beaucoup la mer, et que déjà il était souffrant.

— Il faut espérer que cela passera, repris-je ; le meilleur préservatif que je connaisse, c’est de dîner copieusement et de boire un peu plus de vin qu’à l’ordinaire.

Ce conseil plut beaucoup à mon voisin,