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VU de bal, et j’imagine que ce doit être une chose bien divertissante.

— Invitez-moi donc à votre petite fête. Votre mère jouera du tambour de basque, et nous danserons ensemble une tarentelle à réveiller les morts.

— Eh bien ! je vous invite ; allez chercher vos castagnettes.

Le tailleur ne s’opposa point au désir de sa fille. Il ferma sa boutique. On mit de l’huile dans sa lampe, dont on alluma, pour cette fois, les deux mèches. La mère fit ronfler le tambour et sonner les grelots, tandis que le père frappait en cadence avec une clef sur un poêlon. Au bruit de cette musique improvisée, les deux jeunes gens dansèrent avec une ardeur que vous autres habitants du Nord vous ne portez pas dans le plaisir, mais que vous retrouvez, dit-on, les jours de bataille. Zullino bondissait à deux pieds de terre, Agata voltigeait comme un oiseau. Tantôt ils se poursuivaient, tantôt ils se rapprochaient, les bras étendus, main contre main, et le pied de l’un